Viktor Vekselberg, actionnaire du groupe industriel suisse Oerlikon, lors d'une conférence à Saint-Pétersbourg, le 3 juin 2021. ( AFP / OLGA MALTSEVA )
La chute de la demande dans les machines textiles a de nouveau pesé sur les ventes et commandes annuelles du groupe suisse Oerlikon qui estime cependant que le point bas a probablement désormais été atteint.
Le groupe, dont le milliardaire Russe Viktor Vekselberg est actionnaire, a comme attendu fait état de résultats mitigés pour l'exercice 2024 mais grimpe mardi en Bourse au vu des progrès réalisés pour se séparer des machines textiles et se recentrer sur les revêtements de surface.
A 13H26 GMT, l'action de ce groupe - spécialisé dans la fabrication de machines textiles et les revêtements industriels - s'adjugeait 6,44% à 4,10 francs suisses, dépassant le SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, en hausse de 0,44%.
Son bénéfice net a été multiplié par plus de trois en 2024 à 72 millions de francs suisses (78 millions d'euros) après de lourdes charges de restructurations qui l'avaient fait chuter à 23 millions en 2023. Il s'inscrit toutefois en-deçà des prévisions des analystes interrogés par l'agence suisse AWP, qui l'attendaient en moyenne à 82 millions de francs.
Sa marge opérationnelle a toutefois dépassé les prévisions, à 16,6% contre 16% prévu par les analystes, grâce notamment aux gains "d'efficacité au niveau des coûts", a précisé Oerlikon dans un communiqué.
Son chiffre d'affaires a de son côté fléchi de 11,9% par rapport à l'année précédente, à 2,37 milliards de francs, contre 2,33 milliards escomptés par les analystes, les ventes de sa division dédiée aux machines textiles ayant chuté de 25,4%.
Les ventes de sa division de revêtements de surface se sont également contractées, mais dans des proportions moindres, reculant de 1,5% sur fond de chute de la demande dans l'automobile, l'outillage et le luxe, même si l'aéronautique a aidé à limiter le repli.
Ces résultats annuels "reflètent comme attendu les défis du marché", a réagi Michael Foeth, analyste chez Vontobel dans un commentaire boursier.
Yannik Ryf, analyste à la banque cantonale de Zurich, évoque lui aussi des "résultats modérés" mais relève des progrès dans son recentrage, le groupe ayant franchi récemment "une étape importante", écrit-il dans une note de marché.
- Concessions sur les prix -
Au 1er janvier 2025, les activités de sa division de machines textiles ont été regroupées dans une filiale autonome. L'an passé, le groupe avait dit vouloir s'en séparer mais s'était donné entre un et trois ans pour réaliser l'opération afin de se laisser le temps de stabiliser cette division après une chute des commandes de 40,1% en 2023.
Le marché du textile a été touché à la fois par le ralentissement de l'économie chinoise et par la vague d'inflation qui a poussé les consommateurs à tailler dans leurs dépenses, notamment dans l'habillement, ce qui a amené les fabricants "à arrêter et mettre en pause leurs investissements", a expliqué Michael Suess, le président et directeur général d'Oerlikon, lors d'une conférence de presse à Zurich.
Le groupe a fait "des concessions au niveau des prix" sur les quelques projets restants afin de "conserver les clients clés", a-t-il reconnu, estimant cependant que le point bas dans le secteur a probablement été atteint en 2024.
"Au niveau des commandes, les discussions avec les clients sont beaucoup plus actives concernant de nouveaux projets", constate-t-il désormais.
En 2024, les commandes se sont peu à peu stabilisées dans sa division de machines textiles. Les commandes dans cette division ont diminué de 5% sur l'ensemble de l'exercice mais sont repassées en terrain positif au quatrième trimestre, avec une hausse de 2,8% par rapport à la même période un an plus tôt.
Pour 2025, Oerlikon s'attend à ce que les ventes à l'échelle du groupe se stabilisent ou enregistrent une légère croissance à un chiffre. Les baisses de prix consenties dans les machines textiles devraient cependant peser temporairement sur la marge opérationnelle, a toutefois précisé le groupe.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer